Accueil Economie « Salma Dialogue Business » : Un hub d’opportunités et de coopération internationale

« Salma Dialogue Business » : Un hub d’opportunités et de coopération internationale

À l’occasion du Forum « Salma Dialogue Business » (Strategic Alliances : Latin America Meeting Africa), qui s’est tenu récemment à Tunis, et qui a réuni des leaders influents et des experts du secteur privé venant d’Afrique, d’Amérique latine et d’Europe, nous avons rencontré Nouzha Chekrouni, Senior Fellow au « Policy Center for the New South », pour nous parler davantage de « Salma Dialogue ».

La Presse — La Coopération Sud-Sud et triangulaire (Csst) apparaît comme un moteur de développement pour renforcer les synergies, diversifier les opportunités commerciales et créer une dynamique gagnant-gagnant. C’est dans cette dynamique que s’inscrit « Salma Dialogue Business», un hub d’interaction essentiel visant à rapprocher les acteurs économiques.

Un véritable réseau, solide et bénéfique pour les pays

Dans ce cadre, Nouzha Chekrouni, Senior Fellow au «Policy Center for the New South», a mentionné que «Salma Dialogue Business» est l’un des formats proposés par «Salma Dialogue», un programme consacré au renforcement des échanges entre l’Afrique et l’Amérique latine, en particulier, mais aussi dans le cadre de ce que l’on appelle la coopération Sud-Sud et triangulaire (Csst), notamment avec les partenaires européens, et en particulier allemands.

«À titre personnel, c’est la quatrième fois que je participe à ces rencontres. Je les trouve toujours très fécondes, et je dirais même que, d’année en année et d’édition en édition, elles gagnent en qualité, avec des personnalités de très haut niveau qui y prennent part et en deviennent des habitués. «Salma Dialogue» réussit notamment un pari extraordinaire : créer une véritable communauté d’experts et de personnalités de haut niveau, exerçant ou ayant exercé de hautes responsabilités dans leurs pays respectifs, mais dans une ambiance presque bon enfant. Cela tient beaucoup à la personnalité de la présidente exécutive de «Salma Dialogue», qui effectue un travail discret mais énergique et remarquable pour proposer du contenu de qualité tout en favorisant la convivialité entre les participants. Un véritable réseau, solide et bénéfique pour les pays concernés, peut naître», a souligné Nouzha Chekrouni.

Soucis partagés

Le point de départ de «Salma Dialogue» repose sur la forte complémentarité possible entre l’Afrique et l’Amérique latine. Ces deux régions partagent une même aspiration à la croissance, au développement, à l’émancipation, à l’industrialisation, à la justice climatique et sociale, ainsi qu’au travail digne. Elles sont conscientes de leur unité et de leur vocation à s’intégrer et à coopérer solidairement. Elles aspirent à faire entendre leur voix sur la scène internationale et à voir leurs attentes et revendications prises en compte.

«Vous me direz que ces considérations concernent l’ensemble du Sud global. Mais il y a des spécificités dans le cas de l’Afrique et de l’Amérique latine : la taille de l’économie informelle, les rapports déséquilibrés avec les économies avancées, notamment en matière de migration, qui est de plus en plus perçue à travers un prisme politicien, populiste et sécuritaire. Il y a aussi la prédominance de l’industrie manufacturière à faible valeur technologique en Amérique centrale et en Afrique du Nord, ou encore la forte dépendance aux exportations de matières premières en Afrique subsaharienne et en Amérique du Sud», a expliqué Chekrouni.

«Toutes ces questions sont au centre des réflexions du «Policy Center for the New South (Pcns), un think tank marocain qui analyse les enjeux économiques et internationaux, en mettant l’accent sur l’Afrique, l’Atlantique Sud et la Méditerranée».

Comme pour les autres événements de «Salma Dialogue», l’objectif est de favoriser les rencontres entre parties prenantes d’Afrique, d’Amérique latine et d’Allemagne, en impliquant cette fois des personnalités du monde de l’entreprise. «Le monde évolue rapidement, avec un contexte économique plus dur et complexe, mais aussi porteur de nouvelles opportunités », a-t-elle indiqué.

Faire face aux défis

Et de poursuivre : «Le ralentissement de la croissance européenne, le dérèglement du commerce international, les tensions géopolitiques et la transition technologique soulèvent de nombreuses questions pour nos pays. Face à ces défis, il est essentiel de trouver des points d’ancrage et de créer de nouveaux partenariats, qu’ils soient commerciaux ou énergétiques».

Selon elle, des événements comme «Salma Business Dialogue» sont essentiels pour identifier les opportunités là où elles se trouvent, explorer de nouveaux marchés et favoriser des rencontres entre dirigeants d’entreprises. Ils permettent d’échanger des idées et d’explorer les potentialités offertes par des technologies comme la biotechnologie et l’intelligence artificielle. Chekrouni souligne que les PME ont un ancrage local fort et prospèrent dans un environnement domestique où elles tissent des liens avec le tissu industriel. Il est donc nécessaire de leur ouvrir des perspectives et de les accompagner dans leur croissance. Toutefois, elles peuvent, également, s’intégrer dans des chaînes de valeur mondiales (CVM) ou, mieux encore, régionales (CVR), ce qui leur permet d’améliorer leur compétitivité, d’intégrer davantage de savoir-faire et de technologie et de rester à la pointe des tendances de leurs marchés.    

L’intégration dans des CVR favorise des échanges fluides de biens, capitaux, compétences et informations entre territoires proches, créant ainsi des dynamiques vertueuses. L’exemple de l’Asie orientale illustre parfaitement les bienfaits de ces chaînes de valeur sur la croissance et la réduction des inégalités.      

Nouzha Chekrouni s’est interrogée sur l’avenir des CVM et CVR dans le contexte mondial actuel. « Face aux incertitudes et à la saturation des marchés, les entreprises doivent faire preuve d’ingéniosité et de volontarisme en explorant de nouveaux marchés et en s’ouvrant à de nouvelles collaborations. Cela nécessite un environnement économique favorable, des infrastructures adaptées, une main-d’œuvre qualifiée et des services aux entreprises performants. Enfin, le dialogue et la prévisibilité des politiques économiques sont essentiels pour créer un climat des affaires propice aux investissements et à l’innovation. Chaque pays a la responsabilité d’améliorer son environnement interne afin de s’adapter aux exigences du contexte international actuel», a-t-elle noté.

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